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MOT DU PRESIDENT

AFRICSanté est une association de promotion de la santé qu’elle a élevée au rang de premier tremplin de tout développement national. Elle s’est donné trois missions principales, la recherche, l’expertise scientifique et la formation pour contribuer à sa manière au développement sanitaire. Par la recherche, AFRICSanté souhaite développer la base des connaissances scientifiques utiles à l’amélioration de la santé des populations. Par l’évaluation de terrain et l’expertise scientifique des politiques, des programmes et des projets, AFRICSanté souhaite livrer les meilleures informations de base à même de garantir des décisions de santé fondées sur des faits. Par la formation des scientifiques et des professionnels de la santé, AFRICSanté souhaite élargir la base des acteurs compétents au service de la santé des populations.

Comment notre organisation, AFRICSanté, doit s’y prendre pour remplir avec succès ses missions premières ? Certains, et ils sont nombreux, parmi nos devanciers proposent de tout planifier, de tout réglementer, de tout figer dans des procédures, voire de tout hiérarchiser dans les comportements. D’autres au contraire pensent totalement l’inverse. Pour eux, « planifier, c’est se fatiguer pour rien, le réel diverge toujours d’avec les prévisions et il faut sans cesse et avec désespérance réviser les objectifs du plan ». Alors que faire ? Pour moi, s’adosser à une vision pourrait être la démarche la plus bénéfique. Au moins là, tout le monde sait où il faut arriver même si les chemins individuels pour y parvenir vont certainement être divers et ondoyants.

Ainsi, je souhaite que dans un avenir proche, AFRICSanté devienne un pôle d’excellence dans l’évaluation des programmes, la recherche stratégique et la formation continue à même de revendiquer sa transformation en Institut. L’excellence devrait pouvoir s’affirmer sur quelques critères faciles à vérifier. Nous obtenons des contrats importants de recherche et de prestations de services techniques et scientifiques capables de pousser vers les cimes notre niveau d’autofinancement et de développement. Pouvons-nous déjà réserver un terrain communautaire à Bobo 2010 pour notre futur Institut ? Nous valorisons nos activités de recherche et d’évaluation par des publications de rang A et par le transfert actif de nos meilleures connaissances aux décideurs de santé publique. Nous participons activement à la formation initiale et continue des scientifiques et des professionnels de santé en délivrant des attestations voire, à terme, des diplômes.

Notre groupe est composé de spécialistes. La tendance naturelle de chaque discipline est de se considérer comme l’élite imprégnée de valeurs particulières et donc devant être au devant de tout. Cette situation peut faire obstacle à la collaboration transversale. Il faudra que le groupe puise sa force dans la création de toiles intellectuelles nécessaires à toute performance collective. Notre groupe est composé de plusieurs profils. On sait que la plupart des individus ont des habitudes de pensée et de vie préférées qui influent sur leur mode de raisonnement, de comportement et surtout sur leurs rapports avec les autres. Partager nos joies et nos peines, accepter la critique et pratiquer l’autocritique aideront à résoudre les difficultés au quotidien, à souder le groupe et à former une famille. Il faudra que le groupe soit une école d’apprentissage permanent pour tirer le meilleur de chacun et faire de chacun le meilleur. L’apprentissage à partir de l’expérience passée, l’apprentissage à partir des meilleures pratiques des autres, la diffusion rapide et efficace du savoir appris, du savoir-faire et du savoir-être au sein du groupe constitueront le socle du propre développement des membres de notre organisation. En effet AFRICSanté ne s’accroîtra qu’autant que progresseront et se développeront en son sein les compétences de ses membres.

Parce que beaucoup de spécialistes détestent l’administration bureaucratique, notre groupe devra asseoir une bureaucratie d’orientation, de contrôle et d’exécution alliant culture du résultat, innovation, créativité, flexibilité, réactivité et probité. En cela l’incompétence notoire, le dilettantisme, la déloyauté, la paresse caractérisée, le gaspillage ostensible, le refus de travailler en équipe feront l’objet d’une tolérance zéro. Si la rentabilité collective sera le principal critère de jugement de l’évolution de AFRICSanté, l’effort individuel à cette performance collective devra être mesuré par le management afin de vite extirper du Groupe ceux qui prennent au quotidien sans donner en retour à la hauteur de leurs compétences et de leurs possibilités.

La probité dans la gestion quotidienne devra être une valeur cardinale partagée, à tous les niveaux, en tout temps et en tout lieu par tous les membres de notre organisation. Dans le contexte actuel, il faut être particulièrement naïf d’imaginer que tout manquement à cette valeur de probité ne remontera pas tôt ou tard à la surface. Les délais ne seront jamais une échappatoire, des comptes seront toujours demandés et les conséquences dommageables tirées pour les éventuels fautifs. En tout état de cause, l’une des principales batailles à gagner pour une organisation aussi jeune que AFRICSanté sera la maîtrise de ses coûts de fonctionnement. La discipline individuelle, la conscience professionnelle et sociale, un circuit de gestion transparent à la recherche toujours du meilleur service au moindre coût guideront cet acharnement à maîtriser les charges. La Direction Exécutive devra être particulièrement vigilante dans le contrôle de gestion car elle est seule comptable devant le Conseil de Surveillance. Dans la maîtrise des coûts, une règle simple à établir pour commencer serait de rejeter systématiquement toute pièce de dépense non, au préalable, autorisée par le Directeur Exécutif. Un tableau de bord humain, professionnel, financier et comptable sera proposé par la Direction Exécutive pour permettre au Président de suivre les progrès enregistrés à tous les niveaux de manière à mieux anticiper les orientations à donner, les décisions à prendre et les récompenses motivationnelles à distribuer.

Pour terminer, AFRICSanté est dans un créneau où la concurrence est rude. Le secteur associatif et privé est en plein développement au Burkina et ailleurs en Afrique pendant que le secteur public peine à exister. Pour « percer », AFRICSanté devra visiblement exploiter la niche qu’il est possible de creuser dans le domaine de l’évaluation des programmes de santé maternelle, périnatale, néonatale et infantile. Il faudra ensuite toujours mieux pratiquer notre métier, toujours mieux connaître nos clients afin de répondre à satisfaction à leurs attentes, trouver notre aire géographique d’influence et surtout s’allier des partenaires stratégiques capables de nous offrir des opportunités de développement. Mais au-dessus de tout, notre groupe, pour prospérer, devra afficher un label d’excellence technique et opérationnelle dans l’accomplissement de toutes ses prestations. Si cela est reconnu par nos clients et par nos partenaires, notre développement sera à jamais assuré et partant les nobles missions que AFRICSanté s’est assignées.

Le Président

Pr Nicolas MEDA